mobilier - agencement - formation - menuiserie de bâtiment (FAQ)
Questions souvent entendues : « Vous êtes menuisier.ères ou ébénistes ? C’est quoi la différence ? » Les réponses sont multiples, à cause d’un espace commun historiquement en mouvement entre les deux métiers. Sinon, on a l’habitude de répondre : c’est la même chose, un.e ébéniste, c’est un.e menuisier.ère à lunettes.
Dans les faits, on est les deux. Au-delà des diplômes, en ce qui nous concerne, l’essentiel est dans le titre : mobilier, agencement, formation et menuiserie de bâtiment. On pourrait aussi y ajouter, scénographie de spectacle et de musée, expositions, etc. En bref, on étudie tous vos projets dans ces domaines et on vous conseille pour la suite. Il se peut que nous ne soyons pas la structure la plus adaptée pour votre projet. Ça, on sait vous le dire rapidement et vous conseiller les professionnels les plus aptes vers lesquels vous tourner.
Mobilier : les meubles, intérieurs comme extérieurs. En création plutôt qu’en restauration. En bois massif surtout, mais on peut intégrer le placage. Du mobilier extérieur en bois local, c’est possible ? Oui, oui, en robinier (bois jaune vif, mêmes propriétés que le teck).
Agencement : « mobilier fixe » (expression paradoxale). Ce sont les caisses, fermées, ou non, par des portes, et leurs sujétions qui constituent l’essentiel des cuisines, dressings, etc. On fait aussi ! à un détail : on ne travaille pas certains types de panneaux (médium, aggloméré, mélaminé). Chez nous, la devise est : du bois, du bois, encore du bois et toujours du bois.
Formation : on vous laisse regarder plus bas sur cette page, si ça vous intéresse. Spoiler : on ne fait pas encore de formation pour des groupes dans nos locaux. Ces derniers ne sont pas adaptés à recevoir beaucoup de monde.
Menuiserie de bâtiment : « La charpente, vous faites ? » Non, nous ne sommes pas assurés pour ça. La différence entre charpente et menuiserie ? En France (ce n’est pas valable partout), le charpentier s’occupe des parties structurelles en bois du bâti (support de couverture du toit et planchers) et le menuisier, de tout le reste des ouvrages en bois dans le bâtiment, à savoir :
les menuiseries extérieures : portes (dans toutes leurs variantes : d’entrée, cochères, à lames, à cadres, etc – ça, c’est notre petit kiffe à nous, notre ouvrage-fétiche), fenêtres et portes-fenêtres, baies vitrées, volets intérieurs ou extérieurs ;
les menuiseries intérieures : portes, parquets, lambris, plafonds ;
les escaliers (seul domaine commun entre les charpentiers et les menuisiers).
Tous ces ouvrages sont réalisables en création, en remplacement à l’identique ou non, modifiables, restaurables et réemployables.
au quotidien
« Ça consiste en quoi, précisément, votre métier ? » Nous prenons en charge la conception technique, la fabrication, la finition et l’installation des ouvrages.
C’est-à-dire qu’on nous contacte avec une idée plus ou moins précise de ce qu’on veut* et nous réalisons l’ouvrage suivant ces étapes :
une conception sommaire (dimensions précises, quincailleries et finition) pour vérifier la faisabilité et déterminer le prix de l’ouvrage (devis) ;
une conception d’exécution et les documents afférents (feuille de débit, fiches de quincaillerie) en vue de lancer les commandes et la fabrication ;
la fabrication (on y dédie un paragraphe tout de suite après) ;
la finition (on huile, on cire, on teinte, on peint, on vernit…) ;
l’installation.
La majorité de notre temps passe donc à l’atelier. La part du chantier (pour les relevés des matériaux et des dimensions de l’existant ainsi que l’installation des ouvrages) est moindre.
Sur les ouvrages de menuiserie, la fabrication se déroule presque invariablement de la manière suivante :
débit : on part d’un plateau de bois (planches sciées dans un tronc d’arbre) et on débite les pièces qui composeront l’ouvrage ;
repos : les pièces de bois débitées sont laissées au repos durant 3 semaines dans l’atelier pour laisser les jeux de tensions se stabiliser ;
corroyage : nos pièces de bois sont ramenées à des sections d’équerre (c’est-à-dire qu’on en fait des barres) ;
collages préliminaires : on assemble plusieurs pièces de bois pour faire les pièces de grande largeur ou d’épaisseur importante ;
établissement-traçage : on repère l’emplacement de chacune des pièces dans l’ouvrage et on indique dessus ce qu’on va lui faire (parties de bois à enlever) ;
taille des assemblages (généralement mortaisage et tenonnage) : on taille les assemblages des pièces de bois structurelles de l’ouvrage ;
profilage : on évide les pièces sur la longueur pour y pratiquer des rainures, des feuillures ou des moulures ;
mise en deuil : on met les produits de finition sur les parties qui se recouvrent, entre elles, dans l’ouvrage (pour ne pas avoir de parties brutes visibles en cas de mouvement du bois) ;
assemblage : on cheville ou/et on colle les pièces entre elles pour former les sous-ensembles qui composent l’ouvrage ;
ferrage : on perce et on entaille pour installer les quincailleries qui lient les sous-ensembles ;
ponçage ;
finition.
*NB : si votre demande est trop imprécise et demande un travail de développement qui nous dépasse, on saura vous orienter vers un professionnel adapté, généralement un architecte ou designer…
l'entreprise
Les Ateliers Poyaudins est une entreprise artisanale de menuiserie fondée en octobre 2017 à Saint-Fargeau, en Puisaye, région naturelle fortement boisée, à 200 km de Paris. D'abord EURL, elle a été transformée en SARL en 2018, puis en SAS en 2024, au gré des mouvements d'associés.
Ces transformations juridiques sont le reflet d'une valeur fondamentale de l'entreprise : une relation saine au travail et à la hiérarchie.
L'entreprise ne salarie que des personnes en formation (contrat d'apprentissage ou contrat de professionnalisation). Les menuisiers autonomes, quant à eux, souhaitant travailler en son sein, après un test de collaboration et si la charge de travail le permet, se voient proposer l'association, c'est-à-dire le rachat d'une part du capital, permettant une rémunération équitable, calculée au prorata du temps passé dans l'entreprise sur l'année.
Les associés actifs prennent en charge les chantiers de l'entreprise dans leur intégralité : du rendez-vous préliminaire à la réception de chantier en passant par les études (définition du projet, chiffrage, conception d'exécution, commandes), la fabrication et l'installation. Pour le client : un seul interlocuteur par projet.
D'abord preneuse de tous les chantiers d'agencement et de menuiserie bois, L.A.P s'est peu à peu dirigée vers ce que les associés ont considéré comme leur cœur de métier : le travail du bois. Pour les portes extérieures et les fenêtres, des outils à étanchéité renforcée (confort contemporains grâce à des joints et l’utilisation de double-vitrage) ont été acquis pour la production de menuiseries de gamme patrimoniale (apparence de l’ancien - une liaison dite à mouton-gueule de loup entre les vantaux de fenêtre et sans recouvrement visible du dormant et des ouvrants).
Pour certains chantiers, pour des raisons techniques et esthétiques, le travail de certains panneaux dérivés demeure : panneaux de 3 plis (sorte de contreplaqué à couches épaisses) et panneaux lattés (lattes de bois collées recouvertes d'une contreplaque et de placage sur chaque face).
L.A.P porte la même attention à tous les projets (d'architectes, de collectivités, d'entreprises, de l'établissements publics ou de particuliers) qui lui sont soumis, des simples étagères pour habiller une niche de maçonnerie à la fabrication d'une œuvre d'art impliquant l'usinage de 36 tonnes de matériaux.
Equipe 2022-2023
les moyens de production
Notre site de production se divise en 6 espaces :
Un parc de séchage des plots (troncs d’arbre débités en planches) dans lequel on trouve du chêne, du frêne, du robinier faux-acacia, du thuya, de l'orme, etc ;
Un stock de bois sec pour entreposer les plots prêts à être tronçonnés (coupés de long en vue d’y tirer les pièces de l’ouvrage en fabrication) ;
Un bureau - qui accueille, à l'étage, un vestiaire et, dans la pièce pièce attenante, la quincaillerie - où les conceptions sont faites sur un logiciel de DAO (dessin assisté par ordinateur) ;
Un parc machine (en photo) équipé des machines permettant l'usinage du bois : une scie à format, un combiné dégau-rabot, deux mortaiseuses, une toupie/tenonneuse ;
Un espace de petits usinages et d'assemblage des ouvrages ;
Un espace de finition équipé d'un mur aspirant.
Un des projets internes de l'entreprise consiste à acquérir un nouvel espace afin d'y installer plus confortablement le matériel de première transformation (tracteur et scierie mobile - sous tonnelle actuellement) et de monter une chaîne de production de carrelets (lamellés-collés droits utilisés pour produire l'essentiel des portes et fenêtres que nous réalisons).
l’approvisionnement en bois
Les Ateliers Poyaudins achète principalement du bois massif chez Tarteret (Estissac, Aube). Cette scierie se fournit localement en bois (forêts d'Othe, de Puisaye, etc) et le sèche naturellement. Les carrelets, quant à eux, viennent de chez BTA.
Cependant, étant installés dans un milieu très boisé, les associés de L.A.P ont souhaité tendre vers une autonomisation dans l'approvisionnement en bois. Trois raisons ont primé à cela : une raison écologique (l'approvisionnement direct par des artisans permet l'exploitation raisonnable de petites parcelles qui n'intéressent pas l'industrie), une raison commerciale (la capacité de proposer des essences difficilement trouvables chez les scieurs telles que le chêne de talus, le robinier faux-acacia, l'alisier, ou encore le tremble) et une raison technique (la maîtrise de la période d'abattage et du séchage).
Pour ce faire, l'entreprise a d'abord testé un premier modèle : le sciage à la gruminette (une tronçonneuse sur laquelle est monté un gabarit). Le rendement de ce type de sciage s'est avéré trop faible et la mise en œuvre fastidieuse. Il en reste néanmoins la possibilité de scier en planches des arbres de très gros diamètre dépassant les capacités d'une scierie mobile.
En 2023-2024, Les Ateliers Poyaudins s'est équipée d'une scierie mobile et d'un tracteur muni d'un chargeur et d'un treuil forestier afin de pouvoir débarder les bois (transporter les grumes dans la forêt) et les scier en planches sur place.
la transmission des savoirs
A L.A.P, la formation n'est pas qu'une valeur nécessaire à la pérennisation de l'entreprise, c'est un pilier essentiel de la pratique de notre métier et ce, depuis le démarrage.
Clément CHEN, fondateur de l'entreprise, a démarré l'activité (de 2017 à 2019) en partageant son temps entre l'installation de l'atelier, les chantiers et les prestations de formation pour des groupes d'apprentis au CFA (Centre de Formation des Apprentis) de Paris de l'AOCDTF (Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France).
Eloi PRONOST, associé actif de 2018 à 2022, et ancien formateur d’apprentis à Bruxelles, durant 2 ans, en parallèle des chantiers, a fait découvrir la menuiserie à des enfants d'école élémentaire et de collège, dans le cadre du programme Manufacto initié et mis en œuvre par la fondation d'entreprise Hermès, avec le rectorat de Paris, en collaboration avec l'AOCDTF et en partenariat avec l'école Commondo.
En 2023, Clément CHEN et Emily SCARFIGLIERI, associée active depuis 2019, ont offert à Campus Mana, pour son premier workshop à destination d'architectes, d'artistes et de designers, Out of a tree, une prestation de formation comprenant un exposé de la technologie du bois, un soutien technique à la conception et à la fabrication d’un ouvrage (en photo ci-contre) et un prêt de matériel.
Par ailleurs, au sein de la structure, de nombreux stagiaires ont été accueillis. Stagiaires en conversion ou reconversion : "immersion facilité" de France Travail, stages en entreprise en classe de 3ème et de 2de, stages de formation professionnelle (AFPA, FCMB), stages d'étudiants en école de design (ENSI, Strate, INSTULAB).
Enfin, Les Ateliers Poyaudins portent depuis plusieurs années un projet de formation dédiée aux personnes souhaitant se reconvertir vers certains métiers de la seconde transformation du bois (fabricant de mobilier massif, menuisier de bâtiment et charpentier) en réinterprétant les référentiels des diplômes existants - certificats d'aptitude professionnelle (CAP) et brevets professionnels (BP) - afin de répondre au désir d'autonomie dans le travail de ce public alors que les formations en place forment à être des ouvriers.
Pour télécharger la note d’intention du projet de formation, cliquez ici.
©Campus MaNa (Champignelles - avril 2023)
remerciements
Cette présentation ne saurait être complète sans qu'on rende hommage à ceux avec qui on aime tant, ou avec qui on a tant aimé, travailler - en sous-traitance, en co-traitance ou en commanditaire.
Paul AUGOYARD - atelier a - Lyon (69) ; Pierrick BARCELO - auto-entrepreneur - Dijon (21) ; François BYRNE - atelier fr/fr - Saint-Denis (93) ; Thomas CHASSAGNY - l'atelier de Louise - Lugan (12) ; Hugo DUINA - menuisier et designer artisanal ; Laurent GUILLAUME - Dampierre-sous-Bouhy (58) ; Julien JANDOT - Jandot altiservices - Auxerre (89) ; Loïc LAMBERT - Saint-Amand en Puisaye (89) ; Frédéric MAGGIANI - les ateliers Maggiani - Gambais (78) ; Gilles MALHAIZE - Auxerre (89) ; Jérémy PIERRE et Matthieu ROSSYE - solid - Clichy-sous-Bois (93) et Albigny sur Saône (69) ; Antonyn SOREL - ex-Atelier Anton - Eguzon (36) ; Tanguy TROTEL - ex-auto-entrepreneur.
A eux ! Aux maîtres d'œuvre ! Aux clients ! Et, aux ouvrages ! qu'on souhaite bien plus pérennes que nous-mêmes et notre mémoire...